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Debian est né en août 1993 grâce à Ian Murdock, alors étudiant à
l'université de Purdue, aux États-Unis. Debian fut soutenue par le projet
GNU de la Free Software
Foundation
, l'association créée un an auparavant par Richard
Stallman et associée à la Gnu Public License (NdT : Licence
Publique Générale) (GPL), de novembre 1994 jusqu'à novembre 1995.
Les versions 0.01 jusqu'à 0.90 de Debian ont été publiées entre août et décembre 1993. Ian Murdock écrivait alors :
« La version 0.91 de Debian a été publiée en janvier 1994. Elle avait un système primitif de gestion de paquets qui permettait aux utilisateurs de manipuler les paquets mais n'autorisait pas grand chose d'autre (il ne possédait certainement pas de dépendances ou d'options analogues). À ce moment-là, quelques dizaines de personnes travaillaient sur Debian, même si je devais toujours assembler les versions moi-même. La version 0.91 fut la dernière version faite de cette manière. »
« Une grande partie de l'année 1994 a été consacrée à organiser
le projet Debian de façon à ce que les autres puissent plus directement
contribuer, comme pour la réalisation de dpkg
(Ian Jackson fut
très largement responsable de cette dernière). Si je me souviens bien, il
n'y a pas eu de version officielle en 1994, bien que nous en ayons eu un
certain nombre en interne, à chaque fois que nous progressions dans
l'avancement de la distribution. »
« La Debian 0.93, en version 5, est sortie en mars 1995 et
a été la première version « moderne » de Debian : il n'y
avait jamais eu autant de développeurs (bien que je ne puisse me rappeler
combien), chacun maintenait ses propres paquets et dpkg
était
utilisé pour installer et maintenir tous ces paquets après l'installation du
système de base. »
« La Debian 0.93, en version 6, est sortie en
novembre 1995 et a été la dernière version au format a.out. Il y avait
environ 60 développeurs pour maintenir les paquets de la
version 0.93R6. Si je me souviens bien, dselect
a fait son
apparition dans cette version. »
Ian Murdock fait aussi remarquer que la Debian 0.93R6 « ... a été ma version favorite de Debian » bien qu'il admette la possibilité d'être de parti pris, alors qu'il avait arrêté de travailler activement sur le projet en mars 1996 durant la pré-production de la Debian 1.0. Cette dernière fut renommée 1.1 pour éviter toute confusion avec un fabricant de cédérom qui avait nommé faussement 1.0 une version précédente. Cet incident mena au concept d'images ISO « officielles », de façon à éviter aux vendeurs ce genre de bévue.
Durant le mois d'août 1995 (entre les versions 0.93R5 et 0.93R6 de Debian), Hartmut Koptein a débuté le premier portage de Debian pour la famille des Motorola m68k. Il disait que « de nombreux paquets étaient construits autour de l'architecture i386 (« petit-boutiste », -m486, -O6 et tout ce genre d'options de la bibliothèque libc4) et que cela a été un travail énorme que d'avoir une base de paquets de départ sur ma machine (un Atari Medusa 68040, 32 MHz). Après trois mois (en novembre 1995), j'ai mis à disposition 200 paquets, sur les 250 disponibles, tous pour la bibliothèque libc5 ! ». Plus tard, il commença un autre portage avec Vincent Renardias et Martin Schulze, pour la famille des PowerPC.
À partir de ce moment-là, le projet Debian s'est développé en incluant de
nombreux portages
vers
d'autres architectures, ainsi qu'un portage vers un nouveau noyau (différent
de Linux), le micronoyau GNU Hurd, et au moins une variante du noyau BSD.
Un des tout premiers membres du projet, Bill Mitchell, se rappelle au sujet du noyau Linux :
« ... On devait être entre la version 0.99r8 et 0.99r15 lorsqu'on a débuté. Pendant très longtemps, j'étais capable de construire un noyau en moins de 30 minutes sur une machine dotée d'un 386 à 20 MHz, et j'étais ainsi capable d'installer une Debian dans le même temps avec moins de 10 Mo d'espace disque. »
« ... Je me souviens que l'équipe initiale comprenait Ian Murdock, moi-même, Ian Jackson, un autre Ian dont le nom de famille m'échappe, Dan Quinlan, et quelques autres personnes dont je ne me souviens pas des noms. Matt Welsh faisait aussi partie du groupe initial, ou l'a rejoint à ses tout débuts (il a depuis quitté le projet). Quelqu'un a créé une liste de diffusion et nous nous sommes mis au travail. »
« Si je me souviens bien, nous ne sommes pas partis d'un plan défini, et
nous n'avons pas commencé en définissant des objectifs avec une approche
très organisée. Dès le début, si je ne me trompe pas, nous avons
rassemblé aléatoirement les sources d'un certain nombre de paquets. Avec le
temps, nous avons fini par mettre au point une collection de composants qui
seraient nécessaires au cœur de la distribution : le noyau, un
shell, update
, getty
, de nombreux autres programmes
et fichiers de configuration requis pour initialiser le système ainsi que tout
un jeu d'utilitaires. »
Aux tout premiers pas du projet, ses membres ont choisi de ne distribuer que les paquets source. Chaque paquet serait composé du code source amont ainsi que d'une rustine pour Debian. Les utilisateurs n'auraient alors qu'à « décompresser » les sources, appliquer les rustines puis compiler eux-mêmes. Ils ont cependant compris très tôt qu'une distribution sous forme d'exécutables serait nécessaire. Le premier outil d'empaquetage, écrit par Ian Murdock et appelé dpkg, créait un paquet dans un format binaire spécifique à Debian et pouvait être utilisé plus tard pour dépaqueter et installer les fichiers d'un paquet.
Ian Jackson a ensuite rapidement repris le développement de l'outil
d'empaquetage, en renommant l'outil lui-même dpkg-deb
et en
écrivant une interface qu'il appela dpkg
pour faciliter
l'utilisation de dpkg-deb
et introduire les notions de
dépendances et conflits du système Debian d'aujourd'hui.
Les paquets fabriqués à partir de ces outils possédaient un en-tête avec la
version de l'outil utilisé pour créer le paquet et un fichier à l'intérieur
duquel se trouvait l'archive sous forme compressée (tar) , lequel était
séparé de l'en-tête par des informations de contrôle.
C'est à ce moment qu'un débat a pris forme au sein des membres du projet.
Certains préconisaient l'abandon du format spécifique de Debian créé par
dpkg-deb
en faveur du format de l'outil ar
. Après
de nombreuses versions de formats de fichiers, et autant d'adaptations des
outils d'empaquetage, le format ar
fut adopté. La valeur
ajoutée de ce changement fut la possibilité pour un paquet Debian d'être
dépaqueté sur n'importe quel système Unix sans avoir besoin de lancer un
exécutable auxiliaire. En d'autres mots, seuls les outils standards présents
sur chaque système Unix comme 'ar' ou 'tar' sont nécessaires au dépaquetage
d'un paquet binaire Debian pour en examiner le contenu.
Lorsque Ian Murdock quitta Debian, il nomma Bruce Perens comme successeur. Bruce s'était initialement intéressé à Debian alors qu'il essayait de créer une distribution de Linux sur cédérom nommée « Linux for Hams », qui devait inclure tous les logiciels Linux intéressant les opérateurs de radio amateur. Constatant que le cœur du système Debian nécessitait encore bien plus de développement pour correspondre à son projet, Bruce s'est mis à travailler intensivement sur le système de base et les outils relatifs à l'installation, en remettant ses projets à plus tard. Son travail incluait l'assemblage (avec Ian Murdock) du premier ensemble des scripts d'installation de Debian, qui ont permis de créer la disquette de secours, qui a été un composant essentiel de la panoplie d'outils d'installation de Debian pour plusieurs versions.
Ian Murdock raconte :
« Bruce fut le candidat naturel à ma succession car il maintenait le système de base depuis près d'un an. Il a pu ainsi combler le vide dû au fait que le temps que je pouvais consacrer à Debian déclinait rapidement. »
Il lança un certain nombre d'éléments importants du projet, incluant la coordination des efforts pour écrire les principes du logiciel libre selon Debian et le Contrat Social de Debian ainsi que le démarrage de l'Open Hardware Project. Pendant la durée de ses fonctions de chef de projet, Debian a gagné des parts de marché et une réputation de plate-forme pour utilisateurs de Linux sérieux et compétents.
Bruce Perens a été aussi à l'origine de la création de Software in the Public Interest, Inc.
.
Bien qu'originellement conçue afin de donner au projet Debian une entité
légale pour recevoir des dons, ses objectifs évoluèrent rapidement pour
inclure le soutien aux projets de logiciels libres en dehors du projet Debian.
Voici les différentes versions de Debian publiées pendant cette période :
1.1 Buzz, sortie en juin 1996 (474 paquets, noyau 2.0,
entièrement au format ELF, dpkg
) ;
1.2 Rex, sortie en décembre 1996 (848 paquets, 120 développeurs) ;
1.3 Bo, sortie en juillet 1997 (974 paquets, 200 développeurs).
Il y a eu quelques versions intermédiaires pour la version 1.3, la dernière portant le numéro 1.3.1R6.
Bruce Perens a été remplacé par Ian Jackson comme chef de projet Debian au début du mois de janvier 1998, après avoir amené le projet à la préparation de la version 2.0.
Ian Jackson est devenu le responsable du projet Debian au début de l'année 1998 et tout de suite après vice-président de la Software in the Public Interest. Après la démission du trésorier (Tim Sailer), du président (Bruce Perens) et du secrétaire (Ian Murdock), il est devenu président et trois nouveaux membres furent choisis : Martin Schulze (vice-président), Dale Scheetz (secrétaire) et Nils Lohner (trésorier).
La version 2.0 de Debian (Hamm) est sortie en juillet 1998 pour les architectures de processeurs Intel i386 et Motorola 68000. Cette version se caractérise par l'introduction d'une nouvelle version des bibliothèques C (libc6 reposant sur la glibc2). Au moment de sa sortie, il y avait plus de 1500 paquets maintenus par plus de 400 développeurs Debian.
Wichert Akkerman a succédé à Ian Jackson comme chef de projet Debian en
janvier 1999. La version 2.1 de
Debian
a étépubliée
le
9 mars 1999, après avoir été retardée pendant une semaine par
l'arrivée de problèmes de dernière minute.
Debian 2.1 (Slink) gérait officiellement deux nouvelles
architectures : Alpha
et Sparc
. Les paquets de
X-Window ont été profondément réorganisés par rapport aux précédentes
versions. Elle incluait aussi apt
, l'interface de gestion de
paquets de la génération suivante. De plus, cette version de Debian a été
la première à nécessiter deux cédéroms pour le « jeu de cédéroms
officiels » ; elle contenait environ 2250 paquets.
Le 21 avril 1999, Corel
Corporation
et le projet
KDE
concrétisèrent une alliance avec Debian lorsque Corel affirma
son intention de fabriquer une distribution Linux basée sur Debian et
l'environnement de bureau du projet KDE. Durant le printemps et l'été
suivant, une autre distribution basée sur Debian fit son apparition, Storm Linux
. Le projet Debian choisit
alors un nouveau logo
, en
créant à la fois une version officielle à utiliser sur le matériel
utilisant Debian, comme les cédéroms ou les sites web officiels du projet, et
une version non officielle pour une utilisation dérivée de Debian ou
mentionnant son nom.
Un nouveau portage, unique en son genre, débuta à ce moment avec le Hurd
. C'est la première
tentative d'utiliser un noyau non-Linux, avec le GNU Hurd
, une
version du micronoyau GNU Mach.
Debian 2.2 (Potato) est sortie le 15 août 2000 pour les architectures de processeurs Intel i386, Motorola 68000, Alpha, SUN Sparc, PowerPC et ARM. Elle a été la première version à inclure les portages pour PowerPC et ARM. Au moment de sa sortie, il y avait plus de 3900 paquets binaires et 2600 paquets sources maintenus par plus de 450 développeurs Debian.
Debian 2.2 a montré comment un projet de logiciel libre pouvait mener à
un système d'exploitation moderne malgré tous les problèmes liés. Une
étude approfondie[1]a été
réalisé par un groupe d'intérêt dans un article nommé Counting
potatoes
, dont voici un extrait :
« [...] nous avons utilisé le système sloccount de David A. Wheeler pour déterminer le nombre de lignes de code source physiques (SLOC) de Debian 2.2 (Potato). Nous avons montré que Debian 2.2 contenait plus de 55 millions de SLOC physiques (presque deux fois plus que Red Hat 7.1, sortie environ 8 mois plus tard), et démontrant que le modèle de développement de Debian (basé sur le travail d'un groupe important de développeurs volontaires répartis dans le monde) est au moins aussi efficace que d'autres méthodes de développement [...] Nous avons également montré que si Debian avait été développée avec les méthodes propriétaires habituelles, le modèle COCOMO estime que le coût de Debian 2.2 aurait été proche de 1,9 milliard de dollars américains. De plus, nous avons fourni une analyse des langages de programmation utilisés dans la distribution (C à 70 %, C++ à 10 %, LISP et Shell à 5 %, puis les autres), et des paquets les plus importants (Mozilla, le noyau Linux, PM3, XFree86, etc.). »
Avant même que la sortie de Woody puisse être préparée, un changement du
système des archives sur ftp-master devait être effectué. Les dépôts de
paquets ont été activés
sur ftp-master
mi-décembre 2000, pour permettre les
distributions spécifiques, telle que la nouvelle distribution de test
(testing) utilisée pour la première fois pour rendre Woody
prête à être distribuée. Un dépôt de paquet n'est qu'une collection des
différentes versions d'un paquet donné, depuis lequel de nombreuses
distributions (actuellement experimental, unstable,
testing et stable) peuvent extraire des paquets, qui sont
ensuite inclus dans le fichier « Packages » de la distribution.
Au même moment, la nouvelle distribution Testing fut introduite. Le principe était de déplacer dans Testing les paquets de Unstable annoncés stables, après une période de quelques semaines. Ceci a été introduit pour réduire le temps de gel et donner au projet la possibilité de préparer une nouvelle version à n'importe quel moment.
À cette époque, certaines des sociétés qui distribuaient des versions modifiées de Debian fermèrent définitivement. Corel vendit sa division Linux lors du premier trimestre 2001, Stormix déclara sa faillite le 17 janvier 2001, et Progeny stoppa le développement de sa distribution le 1er octobre 2001.
Le gel de la version suivante commença le 1er juillet 2001.
Cependant, un peu plus d'un an fut nécessaire au projet pour sortir la version
suivante, en raison de problèmes
dans les disquettes d'amorçage
, de l'introduction de logiciels de
chiffrage dans l'archive principale et des changements de l'architecture
sous-jacente (l'architecture du dépôt d'entrée des paquets et du dépôt de
sécurité). Pourtant, pendant ce temps, la version stable
(Debian 2.2) a été révisée jusqu'à sept fois, deux chefs du
projet ont été élus : Ben Collins (en 2001) et Bdale Garbee. De
plus, le travail de Debian sur d'autres sujets que l'empaquetage continuait à
croître, entre autres l'internationalisation, le site web de Debian (plus d'un
millier de pages) traduit dans plus de 20 langues, et le programme
d'installation de la future version était prêt dans 23 langues. Les
deux projets internes Debian Junior (pour les enfants) et Debian
Med (pour les cabinets médicaux et la recherche) ont démarré lors du
processus de sortie de Woody, avec l'objectif de rendre Debian
adaptée à ces tâches.
Le travail autour de Debian n'a pas empêcher l'organisation par les
développeurs d'une rencontre annuelle appelée Debconf
par les développeurs. La
première réunion a eu lieu du 2 au 5 juillet en parallèle des
Rencontres du Logiciel Libre (RLL) à Bordeaux (France) et a regroupé environ
quarante développeurs Debian. La deuxième conférence s'est déroulé le
5 juillet 2002 à Toronto (Canada) et a rassemblé plus de
80 participants.
Debian 3.0 (Woody) est sortie le 19 juillet 2002 pour les architectures de processeurs Intel i386, Motorola 68000, Alpha, SUN Sparc, PowerPC, ARM, HP PA-RISC, IA-64, MIPS, MIPS (DEC) et IBM s/390. Elle fut la première version à inclure les portages pour HP PA-RISC, IA-64, MIPS, MIPS (DEC) et IBM s/390. Au moment de sa sortie, il y avait plus de 8500 paquets binaires maintenus par plus d'un millier de développeurs Debian, et elle fut la première version à être disponible aussi bien sous forme de DVD-ROM que sous forme de CD-ROM.
Attendant la prochaine publication, les conférences Debian annuelles continuaient : la quatrième s'est tenue à Oslo du 18 juillet au 20 juillet 2003 avec plus de cent vingt participants, précédée d'un Debcamp du 12 juillet au 17 juillet. La cinquième conférence s'est tenue du 26 mai au 2 juin 2004 à Porto Alegre au Brésil et a rassemblé plus de cent soixante participants venant de vingt-six pays différents.
Debian 3.1 (Sarge) est sortie le 6 juin 2005 pour les
mêmes architectures que Woody, bien qu'un portage AMD64 non officiel
ait été publié au même moment, en utilisant l'infrastructure d'hébergement
du projet disponible à http://alioth.debian.org
. Il y
avait alors environ 15000 paquets binaires maintenus par plus de mille
cinq cents développeurs Debian.
La version Sarge a connu de nombreux changements majeurs, principalement en raison du temps important pris pour stabiliser et publier la distribution. Cette version n'a pas seulement mis à jour plus de 73 % des logiciels fournis dans la version précédente, mais a aussi ajouté plus de logiciels que les précédentes versions, en doublant presque de taille, avec plus de 9000 nouveaux paquets dont la suite OpenOffice, le navigateur web Firefox et le client de messagerie électronique Thunderbird.
Cette version était livrée avec les séries 2.4 et 2.6 du noyau Linux,
XFree86 4.3, GNOME 2.8 et KDE 3.3 ainsi qu'un installateur
flambant neuf. Ce nouvel installateur a remplacé les disquettes d'amorçage
vieillissantes par une conception modulaire, fournit des installations
avancées (avec le support RAID, XFS et LVM) avec détection du matériel,
facilitant ainsi les installations pour les novices, quelle que soit
l'architecture. Aptitude
est devenu l'outil sélectionné pour la
gestion des paquets. Le système d'installation peut aussi se vanter d'un
support complet de l'internationalisation puisqu'il a été traduit dans
environ quarante langues. La documentation : le manuel d'installation et
les notes de publication, ont été rendus disponibles lors de la publication
dans dix et quinze langues respectivement.
Cette version comprend les efforts des sous-projets Debian-Edu/Skolelinux, Debian-Med et Debian-Accessibility, qui ont augmenté le nombre de paquets éducatifs, liés au domaine médical ainsi que ceux spécialement conçus pour les personnes handicapées.
La sixième conférence Debian s'est tenue à Espoo en Finlande du
10 juillet au 17 juillet 2005 et a rassemblé plus de trois
cents participants. Des vidéos
de la conférence sont
disponibles en ligne.
La septième conférence Debian s'est tenue à Oaxtepec au Mexique du
14 mai au 22 mai 2006 et a rassemblé environ deux cents
participants. Des vidéos
et des photos
de la conférence sont disponibles en ligne.
Debian 4.0 (etch) a été publiée
le
8 avril 2007 pour le même nombre d'architecture que sarge,
en incluant le portage AMD64 mais en ayant abandonné le portage pour m68k.
Celui-ci était néanmoins encore disponible dans la distribution
unstable. Il y avait environ 18200 paquets binaires maintenus
par plus de 1030 développeurs Debian.
Debian 5.0 (lenny) a été publiée
le
14 février 2009 pour une architecture de plus que pour son
prédécesseur, etch. Elle incluait le portage pour les nouveaux
processeurs ARM. Comme pour la version précédente, le portage pour m68k
était encore disponible dans la distribution unstable. Il y avait
environ 23000 paquets binaires (construits à partir de plus de
12000 paquets source) maintenus par plus de 1010 développeurs
Debian.
La huitième conférence Debian s'est tenue à Edinbourg en Écosse du
17 au 23 juin 2007 et a rassemblé environ quatre cents
participants. Des vidéos
et des photos
de la conférence sont disponibles en ligne.
La neuvième conférence Debian s'est tenue à Mar de Plata en
Argentine du 10 au 16 août 2008 et a rassemblé environ
deux
cents
participants. Des vidéos
et des photos
de la
conférence sont disponibles en ligne.
La dixième conférence Debian s'est tenue à Caceres en Espagne du
23 au 30 juillet 2006 et a rassemblé environ deux
cents
participants. Des vidéos
et des photos
de la
conférence sont disponibles en ligne.
La onzième conférence Debian s'est tenue à New York aux USA du
premier au 7 août 2010, avec au préalable le Debcamp qui s'est tenu
du 25 au 31 juillet. Plus de deux cents
personnes se sont rassemblées sur le campus de Colombia, en incluant des
développeurs Debian, des mainteneurs et des utilisateurs pour participer à la
conférence. Des vidéos
et des photos
de la
conférence sont disponibles en ligne.
Debian 6.0 (squeeze) a été publiée le 6 Février 2011.
Le 29 Juillet 2009 le projet a décidé d'adopter des versions basées
sur un calendrier
de telle manière que chaque nouvelle version
serait publiée durant la première moitié des années paires. Squeeze a
été la seule exception à la politique des deux ans afin de pouvoir se
synchroniser avec ce nouveau calendrier.
Cette politique a été adoptée pour fournir une meilleure prédictabilité aux utilisateurs de Debian ainsi que pour permettre aux développeurs de Debian d'optimiser leur planning sur le long terme. Un cycle de deux ans pour les publications permet d'avoir plus de temps pour les changements perturbateurs, ce qui réduit les désagréments occasionnés aux utilisateurs. Des dates de gel prévisibles devraient également permettre de réduire la durée totale de la période de gel.
Toutefois, bien que le gel était attendu en Décembre 2009, l'annonce du gel
est
arrivée en août 2010, coïncidant avec la célébration de la dixième
rencontre Debconf à New York.
Les nouvelles fonctionnalités incluent :
Le noyau Linux 2.6.32, maintenant complètement libre et sans les fichiers problématiques des microprogrammes (« firmware »).
libc : eglibc 2.11
La version 2.40.0 de GNOME avec quelques parties de 2.32
KDE 4.4.5
X.org 7.5
Xfce 4.6
OpenOffice.org 3.2.1
Apache 2.2.16
PHP 5.3.3
MySQL 5.1.49
PostgreSQL 8.4.6
Samba 3.5.6
GCC 4.4
Perl 5.10
Python 2.6 et 3.1
10000 nouveaux paquets pour plus de 29000 paquets binaires construits à partir de presque 15000 paquets sources.
DKMS, une structure pour générer des modules du noyau Linux dont les sources ne se trouvent pas dans l'arbre des sources du noyau Linux.
Le démarrage basé sur les dépendances des scripts d'initialisation en utilisant insserv, permettant l'exécution en parallèle de ces scripts, réduisant le temps de démarrage du système.
Deux nouveaux portages, kfreebsd-i386 et kfreebsd-amd64.
De nombreux paquets ont commencé à utiliser le nouveau format des sources de
paquets basé sur quilt. Ce nouveau format
,
appelé « 3.0 quilt » pour les paquets non-natifs, sépare les
rustines de Debian du code source distribué. Un autre nouveau format, appelé
« 3.0 natif » a aussi été introduit pour les paquets
natifs. Les nouvelles fonctionnalités de ces formats incluent la gestion de
plusieurs archives amont, la gestion pour les archives compressées avec bzip2
et lzma et enfin l'inclusion de fichiers binaires.
La douzième Debconf a eu lieu à Banja Luka, en République Serbe, Bosnie et Herzégovine du 24 au 31 juillet 2011, précédée par le Debcamp du 17 au 23 juillet.
La treizième Debconf au eu lieu à Managua au Nicaragua du 8 au 14 juillet 2011, précédée par le Debcamp du 1er au 6 juillet et de la Journée Debian le 7 juillet.
Debian 7.0 (wheezy) a été publiée le 4 mai 2013. Cette nouvelle
version de Debian contient des fonctionnalités variées intéressantes telles
que la gestion
multiarchitecture
, plusieurs outils spécifiques pour
déployer des nuages privés
, un installateur amélioré, ainsi que
toute une panoplie de codecs et clients multimédia permettant de s'affranchir
du besoin de dépôts tiers.
La « gestion multiarchitecture » a été introduite pendant la
onzième conférence Debconf tenue en juillet 2011. Cette fonction fût un des
objectifs de publication. Cest une remise en cause radicale de la manière de
penser la hiérarchie du système de fichiers en rapport avec les chemins de
bibliothèques et d'en-tête, afin de permettre, sur une même machine,
d'installer facilement et en parallèle des programmes et des bibliothèques
provenant d'architectures matérielles différentes. L'utilisateur peut ainsi
installer des paquets d'architectures différentes sur une même machine.
Cette possibilité est utile pour de nombreuses raisons, la plus courante
étant d'installer des logiciels 64 et 32 bits sur une même machine tout en
ayant les dépendances automatiquement résolues correctement. Cette fonction
est décrite de manière approfondie dans le manuel multiarchitecture
.
La procédure d'installation a été grandement améliorée. Le système peut désormais être installé à l'aide d'un logiciel de synthèse vocale, par exemple pour les personnes malvoyantes ne disposant pas de périphérique braille. Grâce à la contribution d'un grand nombre de traducteurs, le système d'installation est disponible dans 73 langues et plus d'une dizaine pour la synthèse vocale. De plus, et pour la première fois, Debian gère l'installation et le démarrage UEFI pour les nouveaux PC 64bits, mais sans toutefois la gestion du démarrage sécurisé (Secure Boot).
Les autres nouvelles fonctionnalités et paquets logiciels mis à jour incluent :
Le noyau Linux 3.2
Le noyau kFreeBSD 8.3 et 9.0
libc : eglibc 2.13
L'environnement de bureau GNOME 3.4
Les espaces de travail KDE Plasma et les applications KDE 4.8.4
L'environnement de bureau Xfce 4.8
X.org 7.7
LibreOffice 3.5.4 (qui remplace OpenOffice)
L'hyperviseur Xen 4.1.4
Apache 2.2.22
Tomcat 6.0.35 et 7.0.28
PHP 5.4
MySQL 5.5.30
PostgreSQL 9.1
Samba 3.6.6
GCC 4.7 sur PC (et 4.6 ailleurs)
Perl 5.14
Python 2.7
12800 nouveaux paquets pour plus de 37400 paquets binaires construits à partir de presque 17500 paquets sources.
Pour davantage d'informations sur les nouvelles fonctionnalités introduites
dans cette version, veuillez vous référer au chapitre Nouveautés dans
Debian 7.0 des notes de
publication
de Wheezy.
Le 11 juillet 2000, Joel Klecker, aussi connu sous le pseudonyme
« Espy », a disparu à 21 ans. Personne ne savait que
derrière le pseudonyme « Espy » sur #mklinux, les listes de
diffusion ou les canaux de discussion Debian, il y avait un jeune homme
souffrant d'une forme de dystrophie musculaire de
Duchenne
. La plupart des gens le connaissaient seulement comme
« le gars de la glibc et du powerpc chez Debian » et n'avaient
aucune idée des difficultés que Joel combattait. Bien que physiquement
diminué, il a partagé son grand esprit avec les autres.
Joel Klecker (alias Espy) sera regretté.
James Troup a
rapporté
qu'il avait travaillé à réimplémenter les outils de
maintenance de l'archive et était passé aux dépôts de paquets. Depuis
cette date, les fichiers sont enregistrés à l'intérieur du répertoire
pools
du dépôt, dans un répertoire nommé d'après le paquet
source correspondant. Les répertoires des distributions contiennent
uniquement les fichiers des paquets qui contiennent des références au
dépôt. Cela simplifie le cas des distributions qui se recoupent, comme la
distribution de test ou la distribution instable. L'archive repose sur une
base de données sous PostgreSQL, ce qui accélère les recherches.
Ce concept de gestion des archives Debian comme un genre de cache de paquets a
été lancé par Bdale Garbee dans ce courrier
électronique
à la liste de diffusion debian-devel en mai 1998.
Le 1er mars 2001, Christopher Matthew Rutter (aussi connu sous le pseudonyme « cmr ») a été tué à l'âge de 19 ans en étant percuté par une voiture. Christopher était un jeune et célèbre membre du projet Debian, aidant au portage ARM.
Chris Rutter sera regretté.
Le 28 mars 2001, Fabrizio Polacco a disparu des suites d'une longue maladie. Le projet Debian honore son bon travail ainsi que son fort dévouement à Debian et au logiciel libre. Les contributions de Fabrizio ne seront pas oubliées, les autres développeurs iront de l'avant pour continuer son travail.
Fabrizio Polacco sera regretté.
Le 21 juillet 2002, Martin Butterweck (aussi connu sous le pseudonyme « blendi ») a disparu après avoir combattu la leucémie. Martin était un jeune membre du projet Debian, qui avait rejoint récemment le projet.
Martin Butterweck sera regretté.
Le 20 novembre 2002 aux environs de 8 heures CET, le centre des opérations réseau (NOC) de l'Université de Twente a pris feu. L'immeuble avait brûlé entièrement. Les pompiers avaient abandonné tout espoir de pouvoir protéger la zone des serveurs. Le NOC hébergeait satie.debian.org qui contenait les archives de sécurité et non-US, de même que les bases de données des nouveaux responsables (nm) et de l'assurance qualité (qa). Debian a reconstruit ces services sur la machine klecker, qui avait récemment déménagé des États-Unis vers les Pays-Bas.
Le 9 mai, Manuel Estrada Sainz (alias ranty) et Andrés García (alias ErConde) ont été tués dans un tragique accident de voiture en rentrant de la conférence sur les logiciels libres tenue à Valence, en Espagne.
Manuel Estrada Sainz et Andrés García seront regrettés.
Le 30 juillet, Jens Schmalzing (alias jensen) a été tué dans un tragique accident sur son lieu de travail à Munich en Allemagne. Il était impliqué dans Debian comme responsable de plusieurs paquets, supporteur du portage PowerPC, membre de l'équipe du noyau, et a aidé à migrer le paquet du noyau pour PowerPC vers la version 2.6. Il maintenait également l'émulateur « Mac-on-Linux » et ses modules du noyau, et a aidé à la mise au point de l'installateur ainsi qu'aux activités locales à Munich.
Jens Schmalzing sera regretté.
Le 26 décembre Thiemo Seufer (alias ths) a été tué dans un accident de
voiture. Il était le responsable principal des portages MIPS et MISPEL et il
a aussi grandement contribué à l'installateur Debian bien avant de devenir un
développeur Debian
en 2004. Comme membre de l'équipe QEMU, il a
écrit la plus grande partie de la couche de l'émulateur MIPS.
Thiemo Seufer sera regretté.
Frans Pop (fjp) est décédé en Août 2010. Frans était impliqué dans Debian comme le mainteneur de plusieurs paquets, comme un supporter du portage S/390 ainsi comme un des membres les plus impliqués de l'équipe de l'installateur Debian. Il était un listmaster de Debian, le rédacteur et le gestionnaire de publications du « Guide de l'Installation » et des notes de publications, et également un traducteur en hollandais.
Frans Pop sera regretté.
Le projet Debian continue son travail sur la distribution instable (nom de code Sid, d'après le démoniaque et instable gamin du film « Toy Story 1 », qui ne devrait jamais être lâché dans le monde réel). Sid est le nom permanent donné à la distribution instable qui est « Still in Development » (NDT : toujours en développement). La plupart des nouveaux paquets ou des paquets mis à jour sont placés dans cette distribution.
Il est prévu que la version de test (Testing) devienne la prochaine distribution stable, de nom de code jessie.
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Bref historique de Debian
2.19 (dernière révision le 4 mai 2013)mailto:debian-doc@lists.debian.org